Le nouveau guide personnel de la GAM 2017 amène les personnes à faire des choix libres et éclairés concernant leur médication par Zeyda Rodriguez Des organismes communautaires et des chercheurs du Québec collaborent dans la production d’un guide pour un usage éclairé des médicaments en santé mentale. L’objectif: remédier au manque d’informations reçues par les patients et prévenir les arrêts brusques de médication. «La Gestion autonome de la médication en santé mentale (GAM) est une approche philosophique, différente de l’approche psychiatrique traditionnelle», explique Mathilde Lauzier, co-responsable au développement des pratiques et à la formation du Regroupement des ressources alternatives en santé mentale du Québec (RRASMQ). Née au Québec, cette approche novatrice est l'objet d'un nouveau guide personnel sorti en septembre dernier. «On veut s’assurer que les gens ont l’information sur la médication pour qu’ils puissent exercer un choix libre.» S’intéresser à la personne, non à la maladie Selon Bertrand Gilot, psychiatre, les gens ont des façons très diffèrentes de percevoir les médicaments qui soulagent la souffrance psychique. Chez certaines personnes, le médicament est attendu comme «une réponse presque magique». Chez d'autres, au contraire, «la simple proposition d'un traitement psychotrope réveille des craintes». Ces médicaments deviennent donc souvent une source d'incompréhensions entre patients et médecins. La GAM vise donc à soutenir la personne dans sa prise de décision face au traitement en se centrant sur l’expérience et le point de vue de celle ou celui qui consomme le médicament. Accompagnée du guide personnel, la personne explore son rapport à la médication et sa qualité de vie au moyen de questionnements tels que: Est-ce que la médication a bien répondu à ce que je désirais? Ai-je eu le choix de prendre des médicaments, ou non? Certaines de mes questions sont-elles demeurées sans réponse? Quels sont mes droits? Quelles sont mes options? Quoi de neuf dans le guide 2017? L’actualisation du guide est le résultat d’un travail de recherche et d’évaluation de l’édition de 2002, et tient compte de l’expérience des personnes qui ont fait une démarche GAM. Lisa Benisty, membre de l’Équipe de recherche et d’action en santé mentale et culture (ÉRASME) qui est parmi les auteurs du guide, explique à ce sujet: «Il y a toujours un processus de consultation, des focus groups, des entrevues pour rencontrer des gens qui utilisent le kit GAM et les intervenants qui les accompagnent dans leur démarche, pour que le guide soit mis à jour en fonction de l’usage que les gens en font et des besoins qui sont en lien avec la GAM.» Le document contient une mise à jour importante sur les médicaments, la méthode sécuritaire de sevrage, et des exercices sur l’aspect symbolique de la médication. Il se veut très complet afin «que les gens puissent avoir toute l’information qui leur faut pour faire une démarche GAM», conclut l’assistante de recherche. Deux mille exemplaires en ont déjà été distribués, principalement dans les ressources alternatives et les groupes d’intervention en défense des droits en santé mentale. Ils sont gratuits pour les personnes auxquelles on a prescrit une médication en santé mentale. Les milieux de pratiques GAM, présents partout au Québec, offrent différentes pratiques de soutien à la Gestion autonome de la médication. Parmi ces pratiques, on peut trouver des ateliers de groupe, mais aussi des accompagnements individuels. Ils permettent d’explorer avec la personne ses besoins, et les effets de différents médicaments sur sa qualité de vie, et d'évaluer les actions à entreprendre en fonction des changements souhaités.
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Auteur(e)sÉric Whittom ArchivesCatégories |